L'humidité des murs est un fléau pour les bâtiments. Elle engendre des dommages importants, altère la qualité de vie (risques sanitaires liés aux moisissures), diminue la performance énergétique (ponts thermiques) et dévalue le bien immobilier. Ce guide explore des solutions efficaces pour une isolation hydrofuge optimale.
Nous aborderons le diagnostic précis de l'humidité, les techniques d'isolation par l'extérieur (ITE) et par l'intérieur (ITI), le choix des matériaux et les aspects réglementaires et financiers.
Diagnostic précis: identifier la source de l'humidité
Avant toute intervention, un diagnostic minutieux est primordial. Il existe trois principaux types d'humidité:
- Remontée capillaire: L'eau du sol est absorbée par les murs par capillarité. L'humidité est plus concentrée au niveau du sol et s'étend verticalement. Un humidimètre est un outil précieux pour la mesure de l'humidité.
- Infiltrations: Des fissures, des défauts d'étanchéité ou une mauvaise imperméabilisation permettent à l'eau de pluie de pénétrer dans le mur. L'humidité peut être localisée ou plus diffuse selon l'ampleur des infiltrations.
- Condensation: L'humidité de l'air intérieur se condense sur les surfaces froides des murs, surtout en hiver. Une mauvaise isolation thermique ou une ventilation insuffisante favorisent ce phénomène.
Une inspection visuelle, l’utilisation d’un humidimètre et éventuellement d’une caméra thermique permettront d’identifier précisément la source de l’humidité et son ampleur. L'analyse du type de mur (béton, pierre, brique, parpaing) et son état (fissures, dégradations) est aussi cruciale. Un mur en brique ancienne aura des besoins différents d'un mur en béton contemporain.
Solutions d'isolation hydrofuge: ITE et ITI
Deux approches principales existent pour l'isolation hydrofuge: l'isolation thermique par l'extérieur (ITE) et l'isolation thermique par l'intérieur (ITI). Le choix dépend du diagnostic, du type de bâtiment et du budget.
Isolation thermique par l'extérieur (ITE)
L'ITE offre une protection globale contre l'humidité et améliore significativement l'isolation thermique du bâtiment. Elle est souvent la solution la plus efficace à long terme, mais plus coûteuse initialement. Plusieurs techniques sont possibles:
Enduits hydrofuges: performance et écologie
Les enduits hydrofuges créent une barrière protectrice contre l'eau tout en laissant respirer le mur. On distingue différents types:
- Enduits minéraux (à base de chaux): Très perméables à la vapeur d'eau, résistants aux intempéries. Durée de vie moyenne: 20 ans. Une solution écologique et durable, notamment les enduits chaux-chanvre.
- Enduits silico-organiques: Bonne imperméabilité et élasticité. Durée de vie moyenne: 25 ans.
- Enduits acryliques: Moins perméables à la vapeur d'eau, bonne résistance aux UV. Durée de vie moyenne: 15 ans. Moins écologique.
Bardage ventilé: esthétique et performance
Le bardage ventilé est une solution esthétique et efficace. L'espace entre le bardage et le mur permet une ventilation optimale, limitant la condensation et favorisant le séchage des murs. Différents matériaux sont disponibles: bois (durée de vie moyenne 30 ans avec entretien régulier), composite (25 ans) et métallique (50 ans et plus).
Système complet ITE: une solution performante
Un système ITE complet associe un isolant (laine de roche, polystyrène expansé, polyuréthane) à un parement. L'épaisseur de l'isolant est déterminée pour atteindre les performances thermiques souhaitées (environ 150 mm pour une bonne performance). Le coût moyen d'une ITE pour une maison de 100m² varie entre 15 000 et 30 000 euros selon les matériaux choisis.
Isolation thermique par l'intérieur (ITI)
L'ITI est plus simple et moins coûteuse à mettre en œuvre que l'ITE, mais moins efficace sur le plan thermique. Elle est souvent privilégiée pour les rénovations intérieures. Elle ne résout pas les problèmes liés aux remontées capillaires.
Revêtements intérieurs respirants: régulation de l'humidité
Des peintures et enduits respirants (chaux, argile) régulent l'humidité et limitent la condensation. L'utilisation de chaux-chanvre est particulièrement conseillée. Ces solutions sont écologiques et contribuent à un climat intérieur sain.
Isolation intérieure avec pare-vapeur: prévention de la condensation
L'isolation intérieure doit être associée à un pare-vapeur correctement posé pour éviter la condensation à l'intérieur de l'isolant. Le choix de l'isolant (laine de verre, laine de roche, ouate de cellulose) dépendra des caractéristiques de la pièce et des performances recherchées.
Solutions spécifiques aux remontées capillaires
Pour les remontées capillaires, des solutions spécifiques sont nécessaires pour couper le flux d'eau:
- Drainage du sol: Création d'un drainage périphérique autour des fondations pour évacuer l'eau du sol. Le coût moyen du drainage pour une maison est d'environ 5000 euros.
- Injection de résine hydrofuge: Injection de résine dans les murs pour imperméabiliser les pores et bloquer la montée d'eau. Le coût varie en fonction de la hauteur des murs, de la porosité et du type de résine utilisé (environ 1500€ pour 10 mètres linéaires).
- Barrière anti-humidité: Mise en place d'une barrière physique (membrane) à la base des murs pour empêcher l'eau de remonter. Cette solution est souvent combinée à d'autres techniques.
Aspects réglementaires et aides financières
La réglementation thermique (RE2020) impose des exigences de performance énergétique. Des aides financières (MaPrimeRénov', éco-PTZ) sont disponibles pour les travaux d'isolation, facilitant l'accès à des solutions performantes et durables. La demande d'aides financières peut se faire en ligne. L'obtention d'aides dépend de différents critères, comme les revenus du foyer et les performances thermiques visées.
Le choix des matériaux doit prendre en compte leur performance, leur durabilité, leur coût et leur impact environnemental. Privilégiez des matériaux écologiques et performants. Une mise en œuvre soignée est essentielle pour garantir l'efficacité à long terme. Faites appel à des professionnels certifiés pour vos travaux.